Du 1er juillet 2023 au 31 mai 2024,
le Muséum d’histoire naturelle
à Bagnères-de-Bigorre présente
une exposition
consacrée au thème de l’eau dans les archives du studio Alix. Qu’il s’agisse des eaux naturelles ou industrielles dans les Hautes-Pyrénées.
Réalisée par Écrits de lumière,
elle présente 50 photos
(format 50 x 60 cm ou 60 x 80 cm)
Elle est accompagnée d’un catalogue
de 54 pages au format 16 x 19 cm
Présentation
Le studio Alix a été créé en 1907 à Bagnères-de-Bigorre. Les trois générations de photographes de la famille Eyssalet ont constitué, tout au long du XXe siècle, une mémoire visuelle unique des Hautes-Pyrénées. Les archives, objet d’une donation à la mairie de Bagnères en 2005, recèlent plusieurs centaines de milliers de photos.
Poursuivant la valorisation de cet important fonds photographique, la ville de Bagnères-de-Bigorre a confié à l’association Écrits de Lumières une troisième exposition, cette fois-ci sur le thème des eaux naturelles et industrielles dans les Hautes-Pyrénées.
Pour ce faire, une cinquantaine de prises de vue ont été retenues pour restituer la diversité de l’utilisation du ruissellement des eaux dans la vallée de l’Adour, mais aussi de la Garonne, de la Neste, et des gaves.
Aux ouvrages paysans et urbains, aux installations thermales, aux grands travaux hydrauliques s’attachent nombre d’usages représentatifs autant de l’entraide pastorale que des avancées du progrès sur le plan du travail, de la santé, du confort et des loisirs. Des avancées qui ont pu donner la conviction de pouvoir s’extraire, par force et sans retour, des contingences naturelles.
En regard du bouleversement environnemental précarisant les modèles de notre société, cette exposition confronte la constance de l’économie agraire de la montagne à l’enthousiasme du siècle passé pour capter les eaux vives afin d’écarter la nuit, de démultiplier nos activités, d’en réduire la pénibilité, d’augmenter l’occupation de la montagne jusqu’aux sommets.
Les photographies Alix sont renseignées succinctement d’une date, de la mention d’un lieu ou d’un évènement, mais pas toujours. Pour en savoir plus, il a fallu interroger les gens du pays. Parfois, un détail que l’on n’avait pas vu au premier abord réveille un souvenir à propos d’une scène pastorale, du chantier d’un barrage, d’une partie de pêche, d’une randonnée en montagne, d’un Tour de France, d’une catastrophe.
Des personnages retiennent également l’attention : un skieur habillé à la Tintin, un jeune ingénieur et son chien, une ribambelle d’enfants réunis pour un concours de pêche. L’enquête reste ouverte. Qui dans cette fillette, dans cet homme dans la force de l’âge, dans cette ouvrière ou bien ce vieillard, reconnaîtra une parente, un ancien voisin ou ami ?
Cette exposition montre en quoi notre actualité renouvelle le regard que l’on porte sur la vallée et plus largement sur les Pyrénées. La dimension journalistique du fonds Alix fait de chacun de nous un historien en puissance, de sa vallée comme des choses vécues par les générations qui le précèdent. Pour autant, quel regard porteront les jeunes sur ce siècle passé ? Car un temps s’achève. Car un autre temps est là. Un temps où l’amplitude des saisons, les rythmes et les volumes des précipitations sont tous autres.
Qu’elle soit vive, déchainée, captive, domestiquée et délivrée, la formidable plasticité de l’eau révélée par le fonds Alix contribue à cette prise de conscience. On ne peut que souhaiter que devant ce foisonnement de souvenirs, d’émotions et de découvertes, ce que nous avons fait et ce que nous ferons des eaux naturelles contribue à ce que nous réinventions ensemble un nouveau chemin pour le devenir de la montagne.